De nos jours, le wax est un tissu en vogue. Ces dernières années en France, on voit de plus en plus de femmes d’origines africaines, mais aussi des Français.e.s porter cette jolie étoffe. Mais vient-il vraiment du troisième grand continent du monde ? C’est que vous allez découvrir !
300 millions d’euros. C’est le chiffre d’affaires qu’a rapporté le wax en 2014. Même si ce n’est que très peu, on peut voir qu’aujourd’hui, le wax s’impose de plus en plus. Il habille de nombreux accessoires comme le turban ou les bandeaux. Outre les Africaines, il séduit les afro-américaines, les Antillaises voire même les Caucasiennes. Alors aujourd’hui, son chiffre n’a pu que doubler voire tripler. Mais avant de retourner aux origines du tissu le plus coloré, découvrons sa définition.
Qu’est-ce que le wax ?
Selon Mania-wax, c’est « une étoffe de coton de qualité supérieure imprimée aux multiples couleurs et motifs chatoyants ». Ce qui le permet de se démarquer des autres tissus. Toujours selon le même site, « il est utilisé traditionnellement pour la réalisation des pagnes africains, les tenues traditionnelles africaines pour toute la famille« . En anglais, il se traduit par le mot cire.

Le wax, un tissu d’origine hollandaise
Au 17e siècle, alors que les Hollandais colonisent l’Indonésie, ces derniers se soulèvent contre eux. Les Européens décident d’envoyer des mercenaires d’Afrique de l’Ouest. Après avoir accompli leur mission, ils rentrent chez eux avec le batik : le tissu traditionnel indonésien. Il fait fureur auprès des aristocrates et du peuple ! Ainsi commence une nouvelle commercialisation autour de ce tissu.
En 1846, l’Hollande (puis l’Angleterre) décide de faire installer une usine de production d’étoffes inspirées du modèle original. Ces deux nations vont jusqu’à adopter la même technique que celles utilisées par les Indonésiens : la cire. Voici comment la célèbre entreprise hollandaise Vlisco voit le jour. À savoir qu’ils sont les deux premiers pays européens à commercialiser le tissu jusqu’en 1960. Notamment en Afrique de l’Ouest où les magasins se décuplent.
Toutefois, les choses vont se gâter pour ces deux-là. En effet, les Ghanéens créent, eux aussi, leurs propres usines grâce au président ghanéen qui instaure des droits de douane prohibitifs à l’encontre des Hollandais et des Anglais. Le marché fonctionne si bien que la Chine entre dans la compétition en proposant ses tissus sous le nom de pagne. Mais très vite, il y aura de moins en moins de demande en Afrique à cause de la vente des t-shirts, jeans chinois moins chers que le wax.
Jusqu’en 1980, les habitants de la Côte d’Ivoire se laissent influencer par la mode européenne. Au cours des années 80, le wax va connaître un nouveau tournant grâce à Gisèle Gomez, une styliste d’origine béninoise. Elle crée de toutes nouvelles pièces qui font l’unanimité chez toutes les populations africaines confondue. Les femmes aisées s’empressent de se les octroyer. Les Ivoiriens sont enfin convaincus.
À savoir que l’usine béninoise fabrique trois qualités de tissus distincts :
- le wax également appelé le chigan qui est la plus haute gamme. Son tissu est épais et il est confortable.
- le védomè est une étoffe de milieu de gamme.
- le chili, lui, est de bas de gamme. Il est plus fin que les deux autres sans compter qu’il déteint au lavage.
Autre chose, le batik est une méthode d’impression sur textile utilisée depuis des millénaires par les Indonésiens. Le mot provient du javanais titik qui signifie point. Elle est l’une des principales empreintes culturelles et artistiques du pays. En 2009, L’UNESCO inscrit cette pratique à la liste du patrimoine immatérielle en 2009. Mais le wax représente plus qu’un simple bout de tissu.
Le pagne, un moyen de communication alternatif chez les Africaines
Si le pagne fabriqué à partir du wax se porte très bien en Afrique, derrière celui-ci, il y a de véritables symboles. À chaque modèle, son événement. Les mariages, les baptêmes, anniversaires, communions, enterrements, l’Appel de 18 juin 1940 ou les animaux sont représentés par des pagnes aux motifs différents. Oui, le wax ne se porte pas n’importe comment. Le modèle « bonheur, paix », par exemple, est représenté par le pagne aux motifs d’hirondelles. Il a beaucoup de valeur pour les Togolaises et Béninoises, car selon elles, les oiseaux sont des messagers et définissent le bonheur. C’est pourquoi d’ailleurs, il est mis lors d’une demande en mariage. À noter que le pagne est l’un des présents que l’on revoit souvent d’une cérémonie de dot pour demander une fille en mariage.
Aussi, certaines étoffes sont des messages destinés aux co-épouses ou maris. Par exemple, la femme qui s’habille avec le modèle « mon mari est capable » indique qu’elle est fière d’avoir un mari prospère et attentionné. D’autres pagnes ont été fabriqués par la marque hollandaise pour politiser ou encore arborer son niveau d’éducation. En résumé, le pagne est devenu, surtout pour les femmes, une manière de communiquer.

Le wax, un incontournable dans la mode
Dans les années 2000, le pagne ou le wax se démocratise. De nombreuses stars à l’instar de Solange Knowles, Beyonce ou Anna Wintour se montrent avec le tissu. De plus, on le retrouve sur les chaussures (espadrilles, tennis, baskets), les foulards, les bandeaux, les turbans et les sacs. Il s’invite même dans de multiples défilés de mode. En 2019, lors du concours Miss France 2020, le wax a été mis à l’honneur. Il fait vraiment son petit effet. En y repensant, moi-même, j’ai succombé sous le charme de certaines tenues à base de wax.

source : Natifs.fr, Machabdesign.com, VoyageIndonesie.com
Voilà, j’espère que vous avez appris des choses sur ce tissu original. Si cet article vous a plu et que vous l’avez trouvé utile, n’hésitez pas à cliquer sur j’aime.
À la prochaine 🙂
LLP