Le Madras est la référence de la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane à l’échelle française. Mais son origine va au-delà des frontières européennes. Elle partage son histoire avec un pays, niché sur le continent asiatique, l’Inde. Zoom sur un tissu original et coloré.
À ne pas confondre avec le curry qui porte le même nom, le Madras est aujourd’hui l’identité des Guadeloupéens, Martiniquais ou Guyanais. Si vous partez en voyage dans ces territoires d’Outre-mer, vous le verrez partout. Dans les commerçants afro-antillais, vous pourrez certainement voir cette jolie parure. Mais en attendant, laissez-moi vous embarquer dans un beau voyage gorgé d’histoire.
L’Inde, le berceau du Madras antillais
C’est à Madras, l’actuel Chennai, capitale de l’État du Tamil Nadu où tout commence. Ce tissu uni à l’origine finira par s’inspirer du quadrillage écossais.
Côté composition, il est tissé à partir de fibres de bananiers secs. Problème, c’est fragile, il se casse rapidement. Sans parler de l’odeur particulière dans lequel baigner l’étoffe. Les locaux ont décidé de changer de stratégie en le mélangeant au coton. Il n’a pas fallu très longtemps pour que cette matière détrône les fils de bananiers.

Des couleurs emblématiques
En Inde, les couleurs ont aussi de la valeur. Ils ont choisi le jaune qui représente le printemps, le bleu celui du Krishna et le rouge, le mariage. Le jaune résulte du suc de curcuma, le rouge provient de la cochenille et le bleu de l’indigotier. Sur le tissu, vous retrouvez aussi deux autres couleurs : l’orange et le rose.
Son importation dans les Antilles françaises au 17e siècle
Lors de l’abolition de l’esclavage, en 1848, les colons sont en manque de mains d’oeuvres. Ils font appel aux Indiens qui emportent dans leur périple la précieuse étoffe qui deviendra l’héritage culturel des trois départements d’Outre-mer.
À savoir qu’à l’époque, Rouen est la capitale française du Madras. C’est là-bas que le coton est teinté et tissé. Par la suite, le tissu se popularise. Il est porté par les femmes blanches. Ce n’est qu’à la moitié du 18e siècle que les femmes noires l’adoptent voyant que les couleurs vives mettent leur teint en valeur.
Le Madras, une identité culturelle
Dans les Antilles Françaises, le madras se traduit par l’authenticité et la gaieté. Il est ancré depuis quelques siècles, maintenant, dans la culture créole. Il se combine parfois avec la dentelle, matière qui sublime encore plus la robe. La broderie anglaise est très utilisée pour créer des vêtements créoles. Il se porte pour de grands événements festifs ; mariage, baptême, anniversaire, communions, dîners, ou encore Noël. Aussi, il est aussi dans la tenue officielle dans le gwo ka, danse traditionnelle.
À l’échelle nationale, vous n’en trouverez pas ailleurs qu’en Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. Par-delà les frontières françaises, il respire le brassage des cultures et des ethnies. Vous la retrouvez dans les Caraïbes à l’instar de la Jamaïque, Trinité-et-Tobago. Mais aussi de l’autre côté du globe, à l’île Maurice.
Il se fond aussi bien dans l’habillement qu’en décoration. Même si la robe, la coiffe, et la nappe sont les plus connus, il existe de multiples déclinaisons. D’ailleurs, voici quelques modèles.
La coiffe, un symbole pluriel
En parlant de la coiffe, elle existe aussi dans la population indienne. Chez elle, c’est synonyme de dignité. Chez les Guadeloupéen.nes, elle s’insère dans le romantisme. Elle s’est vue donner plusieurs significations.
- une pointe signifie que vous êtes prêt.e pour une relation,
- deux, c’est que vous avez quelqu’un mais vous êtes ouvert.e à d’autres relations,
- les trois pointes veut dire que vous êtes marié.e et fermé.e aux amants,
- les quatre, ce n’est pas jolie, mais ça se traduit par vous avez un.e conjoint.e et vous ne dites pas non à l’adultère.
source :
https://www.curlynights.com/fr/histoire-du-tissu-madras/
https://dody.shop/culture/2020/12/03/bonjour-tout-le-monde/
http://madras-traditions.com/6-femme
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D’avance, je vous souhaite une belle année 2022 et à samedi pour un nouvel article.
LLDP